Scandale au Sénégal, Macky Sall n’est plus la Cible

Le président Macky Sall ne peut pas être candidat à l’élection présidentielle de 2024 et nous ne pensons pas qu’il le sera. Sa personne ne doit donc plus être la cible de l’opposition partisane. En revanche, le succès du vainqueur de la primaire de sa coalition au pouvoir suite à un deuxième tour de scrutin dépendra du bilan à cette échéance. Ceci nécessite que tous ceux qui veulent se prévaloir de ce bilan soient avec lui. Naturellement tous ceux qui prédisent son échec doivent être contre lui. Nous l’avons argumenté dans notre contribution intitulée «Macky Sall, Libéral, Socialiste, ou Souverainiste ?»

Dès lors, à qui profite le crime ? Nous avons appelé à un rassemblement de l’opposition autour d’Ousmane Sonko et à la définition d’un projet alternatif compris par les citoyens pour que cette opposition soit compétitive. Ce projet alternatif ne tourne pas autour de questions éthiques ou de gouvernance. Que les partisans d’Ousmane Sonko ou de la coalition au pouvoir aient été derrière cette sortie médiatisée dans un salon de massage ou pas, le résultat est le suivant : il faut accepter ou faire accepter le fait qu’il n’y a que deux forces politiques partisanes au Sénégal. Le pouvoir autour du président Macky Sall et l’opposition autour d’Ousmane Sonko.

L’immunité parlementaire de ce dernier doit être levée au plus vite pour qu’il puisse réaffirmer, par la force des arguments devant qui de droit, qu’il n’a rien à voir avec les accusations portées contre lui et que la plaignante, qu’il ne poursuit pas par ailleurs, puisse soutenir sa thèse aidée en cela par ceux dont c’est le rôle. Au résultat, l’ambiguïté déjà distillée dans la presse et la politique politicienne auront servi de moyens, comme d’habitude, de nous mettre devant les choix véritables que nous devions faire par nous-mêmes et par la raison.

Cette expérience de choix à faire et non assumés nous l’avons vécue avec Khalifa Sall, Karim Wade, le PS et le PDS. L’héritier du PDS c’est Macky Sall, qu’Abdoulaye Wade et Idrissa Seck l’aient accepté ou pas, la réalité des urnes l’ayant démontré à maintes reprises jusqu’à ce qu’il ne puisse plus être candidat. Le choix du PS et de l’AFP de s’agripper à Macky Sall après que les sénégalais l’aient choisi pour qu’il ne retourne pas chez ses anciens frères qui n’avaient pas encore ruminé ce statut était également logique. Ils l’ont donc aidé à combattre ses anciens frères et à réaffirmer son statut d’héritier. Ça leur a également permis d’exister politiquement et d’aider le président Macky Sall par la justice, le parrainage, et les vulnérabilités des dissidents (Khalifa Sall) et opposants (Karim Wade) de confirmer le choix du peuple sénégalais réaffirmé lors de multiples scrutins depuis 2012. Nous avons argumenté cette thèse dans notre tribune intitulée « La démocratie sénégalaise debout ».

De ce fait, la classe politique et les Sénégalais en sont encore à devoir faire des choix réfléchis. Pour nous, la grande question est de savoir dans quelle direction le Sénégal doit aller pour emprunter le chemin du développement pour ses enfants. La réponse à cette question de notre point de vue n’est pas dans la stratégie du pouvoir et ne l’est pas encore dans celle de l’opposition. Ousmane Sonko que nous avons soutenu à la dernière présidentielle en a exposé des éléments structurels, notamment sur la question monétaire, mais de façon non achevée et non clairement argumentée. Nous l’avons invité à le faire et à davantage épouser le libéralisme.

Nous avons proposé la stratégie que nous pensons que le Sénégal devrait adopter pour se mettre sur le chemin du développement dans la liberté et le patriotisme (Senexit : Emergence Libérale et Patriotique ou Socialisme ?). Nous n’allons pas y revenir en détail. Cette stratégie, de notre point de vue, devrait davantage aller dans le sens de responsabiliser les Sénégalais dans leur propre développement par la liberté économique véritable, la décentralisation du pouvoir, et par leur inclusion financière pour qu’ils puissent réaliser leurs propres plans et non ceux du capital étranger principalement. Ce changement est celui que devrait adopter les forces progressistes sénégalaises qui ont jadis été socialisantes.  Nous continuerons de porter cet idéal de rupture par le libéralisme patriotique progressiste nous-mêmes et si nécessaire politiquement et de façon indépendante et/ou de soutenir tous ceux qui auront la même vision.

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